
Ours d'appât et ours dansant, une vie de cauchemar
Le réseau QUATRE PATTES œuvre avec le gouvernement pour mettre fin à ces pratiques cruelles
Islamabad/Vienne, 5 avril 2024 – Le réseau QUATRE PATTES est retourné au Pakistan le 5 avril, à la demande du Conseil de gestion de la faune sauvage d'Islamabad (IWMB). Les experts du réseau QUATRE PATTES ont aidé les autorités pakistanaises à soigner et stériliser 8 ours sauvés dans un centre de soins. Ils apporteront également leur soutien lors du sauvetage et des transferts prévus pour d’autres ours exploités pour le combat, la danse ou l’élevage. Ces pratiques cruelles enfreignent les réglementations locales en matière de bien-être animal et conduisent à une souffrance atroce chez les animaux. En coopération avec le gouvernement pakistanais, le réseau QUATRE PATTES vise à mettre fin à l’élevage illégal d'ours dans le pays.
Le centre de sauvetage et de réhabilitation de l'IWMB, à Islamabad, accueille 8 ours noirs d'Asie autrefois exploités pour la danse. La priorité est d’empêcher la reproduction des ours sauvés. Les vétérinaires du réseau QUATRE PATTES examineront et soigneront les ours qui se trouvent déjà au centre de sauvetage mais offriront également leur expertise pour que les ours puissent bénéficier de soins adaptés à leur espèce durant le reste de leur vie. Une décision de justice est encore attendue pour les 4 oursons noirs d'Asie captifs dans la province du Pendjab.
" Il est essentiel d’examiner tous les ours et notre priorité est de les stériliser afin d'éviter toute reproduction en captivité. C'est ainsi que nous pourrons garantir une gestion éthique de la faune à l'avenir. Nous sommes reconnaissants aux autorités pakistanaises, de la confiance qu'elles accordent à notre expertise et nous nous engageons à améliorer les conditions de vie pour le plus d'ours possible. Nous soutiendrons également la préparation des environnements pour les nouveaux arrivants du sanctuaire et veillerons à ce que tous les animaux reçoivent les soins adaptés ", déclare le Dr Amir Khalil, vétérinaire du réseau QUATRE PATTES, chef de mission au Pakistan.
L'exploitation cruelle des ours pour le divertissement
Bien qu’elle soit illégale, l’utilisation des ours d’appâts continue de faire souffrir de nombreux ours à travers le pays. Cette pratique engendre de graves traumatismes physiques et psychologiques chez les animaux exploités : leurs dents sont brisées, leurs museaux percés et leurs griffes arrachées. Les ours dansants sont capturés dans la nature ou élevés puis exploités pour divertir le public lors de spectacles. Les méthodes brutales de dressage comprennent l’utilisation d’outils de torture tels que des plaques de métal brûlantes ou des anneaux métalliques percés sur le nez et la mâchoire des ours, permettant aux propriétaires de contrôler les mouvements des animaux.
Au Pakistan, l'exploitation des ours d'appât et de combat font partie des traditions ancestrales introduites par les Britanniques. Les combats d’ours était organisés par les locaux ou à l'occasion de carnavals dans des régions reculées du Punjab. Bien que ces pratiques aient été interdites dans le monde entier, elles perdurent dans la province du Pendjab. Un nombre croissant d'incidents ayant été signalés récemment, les autorités pakistanaises ont pris des mesures contre ces pratiques cruelles. Il est difficile de déterminer le nombre d'ours détenus illégalement dans la province du Pendjab en raison des activités clandestines, les estimations vont de plusieurs dizaines à plus d'une centaine. Ces ours, capturés très jeunes, sont souvent relâchés dans la nature lorsqu’ils sont blessés ou trop âgés. La plupart meurent de faim, n’ayant jamais appris à chasser pour se nourrir ou parce que leurs griffes et leurs dents ont été arrachés.
Le réseau QUATRE PATTES œuvre depuis plus de 25 ans pour aider les ours du monde entier, victimes de l’exploitation des humains.