Islamabad, le 3 mars 2025 - L'unité d’intervention du réseau QUATRE PATTES s'est rendue au Pakistan le 1^er mars pour sauver un ours de 7 ans, suite à la décision de justice rendue par le Conseil de gestion de la faune d'Islamabad (IWMB) et le Département de la faune sauvage du Pendjab. L'ours saisi par les autorités dans un élevage privé illégal du district de Sargohda était exploité comme ours d’appât. Cette pratique cruelle illégale consiste à forcer des ours à combattre des chiens pour divertir le public. L’ours, baptisé Rocky par l’équipe d’intervention, aurait été forcé à combattre des chiens 35 fois avant d’être sauvé. Gravement blessé, il présentait de nombreuses plaies béantes sur le visage et le dos. Les spécialistes de la faune sauvage du réseau QUATRE PATTES ont immédiatement pris l’ours en charge pour le soigner et ont aidé à organiser son transfert vers le centre de sauvetage et de réhabilitation de l'IWMB, à Islamabad. Le réseau QUATRE PATTES continue de soutenir le gouvernement pakistanais pour mettre fin à la détention d'ours à des fins de divertissement.

L'IMWB a sollicité l’aide du réseau QUATRE PATTES afin d’organiser le transfert de l'ours après sa saisie par les autorités, le 27 février. La Cour des Magistrats a ordonné sa saisie, soutenue par le directeur adjoint du département de la faune sauvage au Punjab. En effet, les détenteurs de l’ours ne pouvaient offrir un environnement ou des conditions de vie adaptées à son espèce. La vidéo envoyée au réseau QUATRE PATTES met en évidence la nature abusive des combats d'ours, puisqu'elle montre l’animal, visiblement affaibli, attaqué par des chiens lors d'un récent combat.

Toutes les dents de Rocky avaient été arrachées, afin qu’il ne puisse pas se défendre lors des combats. Rocky ne peut donc pas mâcher ses aliments pour se nourrir et doit recevoir une alimentation adaptée, en complément des soins post opératoires pour favoriser son rétablissement. Lors de sa prise en charge urgente, les vétérinaires du réseau QUATRE PATTES ont soigné ses blessures et lui ont retiré son anneau nasal ainsi que la chaîne qu’il portait autour du cou, ces instruments de torture étaient tellement serrés qu’ils lui lacéraient la peau.

" Lors de sa prise en charge, Rocky était dans un état déplorable. Il comportait de nombreuses blessures ouvertes aux yeux, au nez, aux oreilles et au dos. Cette maltraitance lui a laissé des traumatismes physiques et psychologiques, il est en état de choc et tremble constamment. Nous avons pris des mesures immédiates pour soulager sa douleur et soigner ses plaies. Nous avons également aidé l'IWMB à le transférer vers un environnement adapté, où il pourra se rétablir. Rocky est un symbole d'espoir pour tous les ours exploités pour le divertissement. Aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus vers la fin de ces abus et de ces souffrances insensées ", déclare le Dr Amir Khalil, vétérinaire et chef de mission au sein du réseau QUATRE PATTES

Un soutien continu pour mettre fin à l’exploitation des ours au Pakistan

En avril 2024, les experts du réseau QUATRE PATTES s’étaient rendus au centre de sauvetage et de réhabilitation de l'IWMB à Islamabad pour soigner 8 ours sauvés, anciennement exploités pour le divertissement. Ils ont notamment aidé les autorités locales à sauver et transférer les ours Boogie et Laila, qui étaient enchaînés et exploités comme ours d’appât. Les 2 ours vivent aujourd’hui dans un environnement adapté à leur espèce et se sont parfaitement acclimatés à leur nouveau foyer.

Bien qu’elle soit illégale, l’utilisation des ours d’appâts continue de faire souffrir de nombreux ours à travers le pays. Cette pratique engendre de graves traumatismes physiques et psychologiques chez les animaux exploités : leurs dents sont brisées, leurs museaux percés et leurs griffes arrachées. Les ours dansants sont capturés dans la nature ou élevés puis exploités pour divertir le public lors de spectacles. Les méthodes brutales de dressage comprennent l’utilisation d’outils de torture tels que des plaques de métal brûlantes ou des anneaux métalliques percés sur le nez et la mâchoire des ours, permettant aux propriétaires de contrôler les mouvements des animaux.

Au Pakistan, l’exploitation des ours d’appâts ou dansants a été initiée par les Britanniques, elle continue à sévir à travers le pays et tout particulièrement dans la région du Pendjab. Bien qu'elles soient interdites dans le monde entier, ces pratiques cruelles perdurent et les autorités pakistanaises luttent activement contre l’exploitation des ours captifs depuis 2024. Selon les estimations, des dizaines à plus d'une centaine d’ours seraient détenus illégalement dans le pays, leur nombre exact reste inconnu à ce jour. Capturés très jeunes, de nombreux ours sont relâchés une fois devenus inutiles et luttent pour leur survie. Dégriffés et édentés, ils errent affamés, ne pouvant se nourrir seuls.

Découvrez les missions d’aide pour les ours menées par le réseau QUATRE PATTES dans le monde entier.