Quand un chat vit avec un humain, il apprend très vite à lire leur humeur à un moment donné à partir de son langage corporel, du son de sa voix et du contact visuel avec lui. Les chats sont extrêmement doués pour capter les émotions telles que la nervosité, la peur, l'affection et la joie.

Un chat utilise aussi ces formes de communication, donc si nous prenons le temps d’observer son comportement, une compréhension mutuelle est tout à fait possible. Pour interpréter correctement le langage corporel d'un chat, il est important de remarquer les changements de posture, y compris certains qui sont très subtils.

Ce langage corporel est généralement assez discret. Des signaux physiques non ambigus ne peuvent être trouvés que dans des états émotionnels pleinement développés. Il est donc d'autant plus important d'apprendre à observer et à reconnaître ces signes de plus en plus subtils.

La queue est la tige d'équilibrage la plus importante d'un chat dans les situations de conflit émotionnel, bien qu'il ne soit pas si facile d'obtenir une image claire de son état émotionnel à partir de la position et du mouvement de la queue :

• Queue dressée : c'est principalement un signe de salutation heureuse – les chatons saluent leur mère de cette façon. Cependant, même dans cette position, la queue peut exprimer une rage extrême et une volonté de se battre.
• Queue se déplaçant rapidement d'avant en arrière : indique une excitation – positive ou négative. Lorsque la queue se déplace de cette façon, cela peut également faire allusion à des sentiments conflictuels.
• L'extrémité de la queue se contracte, le reste de la queue est détendu : cela indique une excitation, bien que relativement légère.
• Mouvement de fouet : si un chat se sent agressif, sa queue fouette d'un côté à l'autre.
• Queue hérissée : indique un niveau élevé de peur. Habituellement accompagné par le chat tirant sa queue entre ses pattes arrière.

Le degré d'ouverture des yeux est un autre facteur qui peut nous en dire beaucoup sur l'état émotionnel d'un chat.

Les yeux d'un chat seront complètement ouverts :

• s'il est alerte parce qu'il ne fait pas entièrement confiance à son environnement ou aux personnes présentes – en d'autres termes, s'il est agité
• s'il est excité
• s'il est curieux
• s'il est prêt à chasser
• s'il vise à menacer (regard menaçant)

Les yeux d'un chat seront partiellement ou totalement fermés :

• s'il est détendu (sommeil profond, brève somnolence) ; les autres sens veillent et le chat peut encore – si nécessaire – s'éveiller à une pleine vigilance en un éclair
• comme moyen d'apaisement : lorsque deux chats s'affrontent, on voit le plus faible des deux tenter de réduire la tension en fermant les yeux ; le but est de calmer son adversaire le plus fort en le regardant directement.

Lorsque nous vivons avec un chat, nous devons veiller à éviter de le regarder directement avec les yeux grands ouverts, car cela le ferait se sentir menacé. En revanche, si nous fermons les yeux à plusieurs reprises, cela communiquera nos intentions pacifiques. Le chat aussi clignera des yeux, afin de préserver son statut pacifique avec nous.

Des signaux sur l'humeur d'un chat peuvent également être trouvés dans la forme de ses pupilles. Cependant, l'intensité lumineuse doit également être prise en compte, car c'est un autre facteur clé pour déterminer la taille de la pupille : en cas de faible luminosité, les pupilles se dilateront quelle que soit l'humeur du chat. Si le chat est excité ou agité, ses pupilles se dilateront en de grands cercles même s'il y a beaucoup de lumière. À l'inverse, lors d'une confrontation entre deux chats rivaux, les pupilles de l'animal le plus fort peuvent être observées comme des fentes verticales, bien que comme ce chat aussi aura généralement des sentiments mitigés (y compris la peur), la taille de ses pupilles fluctuera subtilement tout au long de la rencontre.

Avec plus de 30 muscles sollicités, la position des oreilles en révèle beaucoup sur l’humeur. Les changements se produisent non seulement lorsqu'un chat entend des bruits provenant de diverses directions, mais aussi lorsqu'il veut communiquer un état émotionnel donné.

• Détente : les ouvertures des oreilles sont tournées vers l'avant et les oreilles elles-mêmes légèrement sur le côté, pour capter les sons à distance.
• Attention : si les bruits se rapprochent, attirant l'attention du chat, il fixe l'objet en question, en tournant ses oreilles de manière significative dans la même direction.
• Nervosité : les oreilles tremblent. Chez certains chats sauvages, cela est renforcé par des touffes de poils sur les oreilles.
• Défense et peur : les oreilles sont à plat, pointées vers l'arrière. Cela sert également à les protéger contre les coups dangereux des griffes de leur adversaire. Lorsqu'ils vivent avec un chat, les humains doivent être particulièrement prudents lorsqu'il fait pivoter ses oreilles vers l'arrière et commence à les laisser tomber, car cela indique qu'il craint une menace.
• Agression et attaque : bien que les oreilles soient déjà tournées vers l'arrière pour permettre au chat de les baisser en cas de danger, à ce stade elles sont encore droites afin de transmettre la confiance. Chez certaines espèces sauvages (comme les tigres), le positionnement des oreilles est renforcé par des marquages à l'arrière des oreilles.

Dans des situations neutres, les oreilles seront en position centrale, pour leur permettre de réagir rapidement au moindre changement dans l'environnement du chat.

La fonction principale des moustaches d'un chat est de l'aider à chasser dans l'obscurité. Cependant, leur position peut également transmettre des informations sur l'état émotionnel d'un chat. Elles seront inclinées vers l'avant si le chat est curieux, veut enquêter sur quelque chose ou vérifie prudemment quelque chose. Inversement, elles seront inclinées vers l'arrière lorsqu'il est en mode défensif ou souhaite éviter le contact avec quelque chose de menaçant. Si le chat est prêt à se battre, elles se répartissent en larges éventails.

Un chat se retrouve souvent pris entre le courage et la prudence. Son humeur sera généralement ambiguë, superposant des attitudes menaçantes et défensives. Cette posture ambivalente peut par exemple être observée lorsqu'un chat affronte un chien (surtout s'il défend ses petits). Sa volonté de se battre se voit dans la raideur de ses jambes, tandis que sa peur s'exprime dans son dos cambré.

Signes de peur : si un chat trouve une situation effrayante, il voudra prendre la fuite le plus vite possible. Il s'accroupira au ras du sol, avec ses oreilles et sa queue hérissée serrée contre son corps.

Signes de confiance : lorsqu'un chat se couche sur le dos avec le ventre exposé, cela peut être considéré comme un signe de confiance. Parce qu'il se sent en sécurité, il se sent aussi capable d'adopter cette position vulnérable. (Cela ne veut cependant pas dire qu'il sera heureux d'être touché sur le ventre. Il peut, en effet, répondre en fouettant avec ses pattes. Il est essentiel de respecter cela, afin de ne pas diminuer la confiance du chat !)

Bien que le chat ne soit pas considéré comme un animal particulièrement grégaire, il possède un répertoire de sons exceptionnellement large. En effet, les chats domestiques ont deux vocabulaires différents. Contrairement aux chats sauvages, qui abandonnent le langage des chatons pour un autre à l'âge adulte, les chats domestiques dont s'occupent les humains conservent le langage utilisé entre les mères félines et leurs petits, même lorsqu'ils atteignent la maturité. En fait, ils étendent même cela au contact des humains. Le chat domestique a également à sa disposition les moyens d'expression d'un chat adulte.

• Miaulement : lorsque les chats vivent avec les humains, le son qu'ils font le plus souvent est un miaulement destiné à attirer l'attention, soit sur eux-mêmes, soit sur autre chose. Ce son trouve son origine dans le miaulement d'un chaton appelant sa mère.
• Gazouillis ou trilles : également dérivé du vocabulaire de la petite enfance, il s'agit du son roucoulant utilisé par une mère chatte pour appeler ou saluer ses petits. Un humain de confiance sera également accueilli avec ce son ou encouragé à suivre un chat afin de participer à des jeux ou à des activités similaires.
• Ronronnement : le ronronnement d'un chat est très souvent mal compris. Cela ne signifie pas toujours que le chat est heureux et satisfait : en fait, il est plus probable qu'il s'agisse d'une expression d'intentions pacifiques. Il est également possible que le chat ronronne pour se calmer (par exemple parce qu'il souffre), mais aussi pour calmer ses petits ou un chat hostile. Bien sûr, le ronronnement n'exclut pas le contentement, et si le chat se sent bien, son humain de confiance le remarquera dans le reste de son comportement.
• Sifflement : le sifflement et le crachat sont probablement une sorte d'imitation d'un serpent. Des recherches ont montré que de nombreux mammifères ont une peur innée d'être mordu par un serpent venimeux et qu'une fois acculé, un chat utilisera cette méthode pour tenter de repousser l'attaque.
• Grognement, bavardage : peut être considéré comme étant en partie lié à la chasse. Dans une variété de confrontations entre chats ou avec d'autres animaux, un large éventail d'autres sons peuvent être entendus. En général, les sons émis par un chat sauvage seront plus silencieux, afin d'éviter de surprendre sa proie ou de révéler l'emplacement d'un repaire sûr à ses ennemis.

Les chats marquent leur passage avec diverses odeurs à intervalles réguliers, laissant des messages invisibles dans le monde qui les entoure. Ils le font en utilisant leurs propres excrétions, des glandes odorantes sur diverses parties de leur corps (joues, menton, lèvres, base de la queue), des glandes sébacées sur leurs follicules pileux et la sueur de leurs pattes. Il existe également d'autres signaux plus visibles, tels que des excréments laissés à découvert et aspergés d'un liquide provenant de leurs glandes anales.

• Toucher : de plus, des récepteurs tactiles très sensibles sont répartis sur tout le corps du chat. Ils réagissent au contact physique, fournissant au chat des informations sur les conditions du sol. De même, la truffe comprend des récepteurs utilisés, par exemple, pour identifier d'autres chats qui sont des connaissances familières. Les chats utilisent souvent le contact tête à tête pour saluer leurs connaissances (parfois appelé « coup de tête »), c'est pourquoi beaucoup d'entre eux se dressent sur leurs pattes arrière lorsqu'ils saluent un humain de confiance, pour se rapprocher de la tête cette personne.
• Contact physique – caresses : les chatons apprécient d'être soigneusement léchés par leur mère car ils associent les soins maternels à la protection et à la sécurité. Cependant, même chez les chats adultes, le toilettage mutuel a lieu moins à des fins d'hygiène que pour renforcer les liens sociaux. Pour cette raison, lorsqu'ils vivent avec des humains, les chats aiment qu'on les caresse – même s'ils veulent généralement être ceux qui décident quand cela doit arriver ! Pour montrer qu'ils apprécient cette démonstration d'affection, ils lèvent souvent leur croupe et leur queue verticalement – tout comme un chaton invitant sa mère à lui toiletter l'arrière-train.

Pour construire une base de confiance et une relation profonde avec un chat, il est très important de prendre ce langage corporel au sérieux et de le respecter. Si un chat agit de manière agressive, que ce soit de manière fréquente ou soudaine mais intense, le propriétaire doit également rechercher s'il peut y avoir un déclencheur physique de ce comportement, comme la douleur ou la maladie.