Paris, le 4 avril 2025 - Avec deux ans de retard, le gouvernement a publié ce 4 avril la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC). Prévue par la loi dite “Climat et Résilience” de 2021, cette stratégie est cruciale pour accompagner au mieux l’évolution de nos systèmes alimentaires vers le “moins et mieux de produits animaux”.

La SNANC présente des points positifs que nous saluons. Ses orientations reprennent certaines demandes formulées par la société civile, dont QUATRE PATTES. Elle propose, par exemple, de sortir d’une logique uniquement centrée sur les consommateurs pour pousser les industriels, les distributeurs et le secteur de la restauration hors domicile à proposer des produits plus durables et respectueux du bien-être animal.

Néanmoins, la stratégie manque cruellement d’ambition sur la réduction de la consommation de produits d’origine animale !

QUATRE PATTES, avec 10 autres associations, avait adressé un courrier au Premier Ministre le 27 mars pour lui demander de conserver des objectifs chiffrés de réduction de la consommation de viande dans la stratégie. Or, la version de la SNANC publiée le 4 avril prévoit certes un objectif d’évolution des régimes alimentaires, notamment vers une limitation de la consommation de viande et de charcuterie, mais elle ne définit pas de trajectoire chiffrée, pourtant nécessaire pour assurer un suivi et une évaluation.

Alors que la surconsommation de viande porte atteinte au bien-être animal, à l’environnement et dégrade la condition des éleveurs français ainsi que la souveraineté alimentaire de notre pays (30 % de la viande aujourd’hui consommée en France est importée¹), un tel manque d’ambition est une faute politique.

Pourquoi le gouvernement affiche une volonté de limitation de la consommation de viande, sans pour autant se donner les moyens d’atteindre ses objectifs ? QUATRE PATTES et 57 autres organisations de la société civile ont produit un décryptage de la stratégie. Nous montrons que celle-ci devrait se doter d’une feuille de route, assortie de davantage de mesures contraignantes et de moyens financiers, pour atteindre les transformations envisagées.

Mais il est encore temps d’exiger une stratégie ambitieuse !

La SNANC, vidée de sa substance, peut encore être améliorée. Du 4 avril au 4 mai, le gouvernement ouvre une consultation publique sur la stratégie. Nous pouvons exprimer notre déception face au manque d’ambition du texte publié. 

Soyons nombreux et nombreuses à nous mobiliser pour demander l’introduction d’objectifs chiffrés de réduction de la consommation de produits d’origine animale ! Nous vous invitons à faire entendre votre voix pour demander à fixer des objectifs chiffrés de réduction de la consommation de viande. Vous trouverez ci-dessous les arguments à faire valoir dans votre réponse. Il est important que votre réponse soit personnalisée, sinon elle risque de ne pas être considérée par le ministère.

• Alors qu’elle prévoit des objectifs chiffrés en matière de réduction du surpoids chez les enfants et les adolescents, en matière de produits issus de l’agriculture biologique sur l’ensemble des circuits de consommation et une proportion des territoires dotés d’un projet alimentaire territorial, la Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) ne fixe aucun objectif chiffré de réduction de la consommation de viande. 
• La réduction de la consommation de viande est un levier nécessaire pour respecter les engagements climatiques de la France, atteindre ses objectifs en matière de santé publique et répondre aux attentes citoyennes en matière de bien-être animal. 
• 85 % des Français sont favorables à des campagnes de sensibilisation sur l’alimentation durable, encourageant à consommer moins de viande et à avoir une alimentation plus végétale. 
• Sans trajectoire chiffrée, le gouvernement ne pourra assurer ni suivi ni évaluation des objectifs qu’il s’est fixé. 
• Puisque la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) fixe des objectifs chiffrés de réduction du cheptel, il est important de fixer aussi un objectif chiffré de la réduction de la consommation de viande de boucherie, volaille et charcuterie à horizon 2030, afin d’éviter les reports de consommation sur des viandes importées, au détriment des producteurs français. 
• La SNANC doit établir une trajectoire chiffrée d’évolution du système alimentaire vers le “moins et mieux” de produits d’origine animale.