Élevage d’animaux pour leur fourrure
Une nouvelle loi ouvre la voie vers une Europe sans fourrure
Depuis sa création il y a 35 ans à Vienne, le réseau QUATRE PATTES est sorti victorieux de son combat pour une Autriche sans fourrure, et il est maintenant temps de mettre fin à cette pratique cruelle dans toute l’Europe.
De belles avancées ont été réalisées au cours de l’année pour notre campagne Fur Free Europe : le succès de l’ICE (l'Initiative Citoyenne Européenne) avec la validation de 1,5 million de signatures ainsi que l'appel lancé par 18 États membres à la Commission européenne lors de la dernière réunion AGRIFISH du Conseil de l'UE pour améliorer le bien-être des animaux.
La production de la fourrure ralentit en raison de nombreux facteurs : une demande qui s’essouffle, les restrictions légales au sein de 19 états membres de l’UE ou encore les épidémies dévastatrices du COVID-19 dans les élevages de vison. L'Union européenne et la Chine restent pourtant les principaux producteurs de fourrures commercialisées dans le monde et à ce jour, cette industrie est encore considérée comme une activité économique importante aux yeux des gouvernements nationaux.
Pourquoi l'élevage d'animaux à fourrure est un danger pour la santé publique ?
Ces animaux étant élevés et abattus uniquement pour leur fourrure, leur bien-être physique et psychologique est totalement négligé. Les structures des élevages d’animaux à fourrure sont conçues pour accueillir le plus d'animaux possible. Entassés dans ces cages, ces animaux sont stressés, terrifiés, ils développent des comportement stéréotypés et l’anxiété les pousse à s’automutiler, cela conduit inévitablement à une baisse de la reproduction et à un taux très élevé de mortalité. La propagation du Covid-19 dans les élevages de visons danois est un exemple frappant des conséquences ignorant le bien-être des animaux sur la santé publique.
Un risque élevé de zoonoses
Les structures des élevages d'animaux à fourrure sont un foyer propice à l'émergence et la propagation rapide de maladies, mettant en danger à la fois les humains et les animaux.
Parmi les facteurs clés :
Une forte densité d'animaux entassés dans des espaces exigus
Une faible diversité génétique des animaux
De mauvaises pratiques d'hygiène
Des structures non couvertes, facilitant ainsi la transmission de maladies par les animaux sauvages
Et maintenant ?
Avec de nouvelles propositions, nous devons maintenir la pression sur la Commission européenne et les députés européens pour garantir que l'interdiction de l'élevage d'animaux à fourrure sera incluse dans la législation proposée sur le bien-être animal. Le Parlement européen tiendra une audition sur le sujet en automne 2023 et la Commission devra y répondre au mois de décembre.
Élevage de visons ou culture de fraises ?
La fermeture soudaine de milliers d'élevages de visons danois en 2020 nous a montré qu'une transition rapide est possible. La majorité des éleveurs ayant dû cesser leurs activités d'élevage d'animaux à fourrure se sont tournés vers d’autres activités.
Le gouvernement danois a autorisé la reprise de l'élevage de visons, et pourtant, certains éleveurs ont décidé de s’orienter vers la culture de fraises et d'autres légumes. C'est le cas d'Aase et d'Ejner Rask, éleveurs de visons depuis les années 1980, rapporte The Guardian : depuis la fermeture de leurs élevages suite à la pandémie du Covid-19, ils ont commencé à cultiver des fraises et ne regrettent pas cette réorientation.
" C'est moins cher que d'aller voir un psychologue. Au moins, les fraises ne mordent pas et tout le monde les aime " Ejner Rask, ancien éleveur de visons
L’industrie de la fourrure n’a plus sa place, nous avons aujourd’hui des alternatives plus durables et prenant en compte le bien-être des animaux et de l’environnement.