16 000 moutons et bovins piégés en mer

L’exportation des animaux vivants fait scandale en Australie !

6.2.2024

22 janvier – Le calvaire commence pour des milliers d’animaux d’élevage.

Le navire australien MV Bahijah, exportant des animaux vivants depuis l’Australie vers le Moyen-Orient, fut contraint de rebrousser chemin à cause de tensions géopolitiques faisant peser une menace imminente pour l’équipage mais aussi sa cargaison. 

Des milliers de moutons et de bovins, piégés en mer depuis plusieurs semaines, ont été les victimes d’un voyage d’une horreur innommable. En grande souffrance, ils sont qui plus est, à la merci d'une chaleur extrême.

L’état de santé des animaux inquiète les organisations de protection animale, mais c’est surtout ce transport qui suscite de vives interrogations quant aux autorisations qui ont été préalablement accordées à l’exportation d’animaux vivants à destination de zones de conflit.

Une fois de plus, nous sommes témoins des souffrances épouvantables endurées par des animaux commercialisés et transportés vivants, sans aucune bienveillance ni compassion.

31 janvier – Appel au ministère de l’Agriculture australien. 

L'Australian Alliance for Animals (Alliance australienne pour les animaux), dont le bureau QUATRE PATTES en Australie est l’un des membres majeurs, demande instamment au ministère de l'Agriculture d’agir face à cette situation intenable. Il est à cette fin demandé à ce que soit trouvée une solution de débarquement pour les milliers d’animaux bloqués sur le MV Bahijah, actuellement ancré au large du port de Fremantle (Australie). 

1 février - L'horreur continue pour les animaux, pris en otage à bord du MV Bahijah.

Les défenseurs australiens des animaux suivent impuissants ce dossier : ces milliers d’animaux ont été prévus à un transfert vers une zone de conflit située en mer Rouge, sous couvert de menace géopolitique, et sont maintenant otages du MV Bahijah avant qu’une décision ne soit prise et ne scelle leur destin. Aujourd'hui, il n’est pas autorisé à ce que les animaux soient débarqués.

La seule proposition qui a été faite à ce jour ne répond aucunement à des prérogatives de bien-être animal : emprunter une voie maritime d’une plus longue distance qui permettrait d’éviter la zone de conflit. Allongé de plusieurs semaines, ce transfert serait une abomination pour ces milliers d’animaux déjà en grande souffrance.

" Depuis des décennies, il est prouvé que le transport d’animaux vivants est incompatible avec le bien-être animal. Il s'agit d'une industrie favorisant les profits au détriment de la bientraitance des animaux, et ce n'est qu’un exemple parmi tant d’autres ", a déclaré Rebecca Linigen, Directrice du bureau QUATRE PATTES en Australie.

" L'exportateur demande à ce qu’on laisse les animaux périr en mer, c’est un parfait exemple de son mépris flagrant pour le bien-être des animaux dont il a la charge. Cette même entreprise prétend pourtant s’être améliorée sur ce sujet. Cette contradiction évidente témoigne également de son mépris pour la majorité des australiens qui réclament la mise en place de mesures d’urgence pour aider les animaux. Cet exportateur ne devrait pas exercer, et le fiasco du MV Bahijah le prouve bien ".

6 février – L’avenir des animaux prisonniers du MV Bahijah flotte en eaux troubles !

Hier soir, il a été confirmé que le ministère de l’Agriculture australien n'approuverait pas la demande de réexportation des 16 000 animaux actuellement bloqués à bord du MV Bahijah, comme demandé par l’exportateur. En effet, cette proposition sous-entendait un allongement du transfert initial de 33 jours supplémentaires. Impensable pour l’ensemble des défenseurs des animaux australiens, comme pour le gouvernement.

Bien que cette nouvelle soit rassurante, nous ne savons toujours pas ce qu'il adviendra véritablement des animaux : seront-ils débarqués sur le sol australien ou seront-ils de nouveau exportés ?

7 février - Lettre ouverte à l'intention des exportateurs d’animaux vivants.

Les organisations de protection animale australiennes et néo-zélandaises demandent aux exportateurs la suspension totale de tout export d'animaux vivants à destination, ou transitant, par la Mer Rouge, ainsi que les transferts vers le Moyen-Orient, passant par le Cap de Bonne Espérance, tant que le risque géopolitique subsiste.

14 février - Les animaux quittent enfin le MV Bahijah après plus de 5 semaines et demi à bord !

Nous avons reçu la confirmation que tous les animaux ont été débarqués du MV Bahijah.

Actuellement, les animaux sont en quarantaine au sein de parcs d’engraissement, où tous les contrôles sanitaires sont effectués.

Le gouvernement australien a confirmé que leur sort relève de la " décision de l’exportateur " et qu’il faut s’attendre à ce que les animaux soient de nouveau exportés, mais vers une autre destination.

Un destin tragique, au nom du profit. Il est temps de mettre un terme au transport des animaux vivants !

5 mars 2024 - Les animaux bloqués à bord du MV Bahijah seront renvoyés vers le Moyen-Orient.

Le 1er mars 2024, il a été confirmé que les animaux seront exportés via un nouvel itinéraire contournant l'Afrique, à travers la Méditerranée, jusqu'à leur destination initiale : le port de Haïfa. Après seulement 16 jours de repos au sol, les 14 000 moutons et 1 000 bovins seront de nouveau soumis à un long transport de plus de 30 jours.

Le Dr Lynn Simpson, ancienne vétérinaire spécialisée dans l'export d'animaux vivants, déclare :

" Les chances de survie des animaux exportés sont optimales s'ils débutent le voyage en parfaite santé, surtout si le transport est sur une longue durée. La majorité de ces animaux n'auront sans doute plus la force physique ou mentale de supporter ce long transport. Je crains que ce dernier voyage ne fasse de nombreuses victimes, ils ont été épuisés par cette épreuve, cela les a rendu vulnérables aux maladies transmissibles et ils sont très affaiblis. Cette décision est un cas unique, et pour cause : les animaux souffrent et meurent à bord des navires. " 

Le transport des animaux vivants

Stop au transport d'animaux vivants


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