Entre septembre 2023 et juin 2024, le réseau QUATRE PATTES a enquêté sur la vente de chiots sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram, appartenant au groupe Meta. 

Les enquêtes révèlent un commerce de chiots de grande ampleur par des éleveurs peu scrupuleux au sein de plusieurs pays européens, dont la France. En juin 2024, l’ensemble des groupes Facebook analysés au cours de l’enquête comptaient plus de 600 000 membres ! Rien qu’en France, l'audience combinée des groupes et pages Facebook et Instagram contenant des annonces publiées par des éleveurs non déclarés dépassait les 45 000 membres. Au sein de ces groupes, les vendeurs peu scrupuleux sont susceptibles de toucher un large public de potentiels acheteurs de chiots.

L’enquête dévoile que les annonces en ligne pour vendre des chiots, publiées sur Facebook et Instagram, violent les conditions générales et la politique de Meta ainsi que la réglementation française sur la vente d’animaux en ligne. En l’absence de mise en œuvre par Meta d’un contrôle préalable pour assurer la traçabilité des animaux et des vendeurs, les centaines d’annonces répertoriées au cours de l’enquête peuvent être considérées comme illégales en France. Sans système de vérification préalable des annonces, le commerce de chiots continuera de fleurir en tout impunité sur les réseaux sociaux.  

De plus, sur les 64 annonces signalées à la modération de Meta par QUATRE PATTES et son réseau, seulement 3 % ont été supprimées. L’enquête montre donc que Meta ne parvient pas à faire respecter ses propres conditions générales, laissant le commerce cruel de chiots prospérer sur ses plateformes.  

L'analyse de centaines de messages publiés par des vendeurs non-déclarés proposant leurs chiots à la vente a révélé les diverses méthodes trompeuses utilisées pour échapper à la modération de Meta et à la détection par des autorités. Les enquêteurs ont ainsi découvert des preuves : 

• D'importations illégales
• De pratiques cruelles
• De méthodes trompeuses

De nombreux vendeurs proposent à la vente des chiots beaucoup trop jeunes, dont certains sont importés illégalement, depuis des pays où la rage est encore présente, comme l’Ukraine, menaçant la santé publique.  

Une vendeuse sur un groupe Facebook français proposait à la vente des chiots Berger d'Asie centrale en provenance d'Ukraine et âgés de seulement 11 semaines, avec des oreilles coupées. Importer depuis l’Ukraine jusqu’en France un chiot à cet âge viole la réglementation sur l’importation de carnivores domestiques et les exigences de vaccination antirabique. 

Dans le cadre ce terrible commerce, les chiens sont parfois soumis à des actes de cruauté et à des mutilations à visée esthétique, tels que la coupe des oreilles et de la queue, ou bien sont sélectionnés pour accentuer à l'extrême certains traits comme des museaux très courts et des plis de peau excessifs (ie. hypertype). 

Dans des groupes Facebook français, les enquêteurs ont découvert des annonces publiées par plusieurs vendeurs pour des chiots de la race American Bully avec des oreilles coupées, alors que cette pratique est interdite en France.  

Les vendeurs peu scrupuleux ont développé une variété de méthodes, que ce soit dans la manière de présenter les annonces ou de conduire la vente elle-même, afin de tromper leur audience, contourner les restrictions imposées par les conditions générales de Meta et la réglementation française, ainsi que pour échapper à la modération des plateformes.  

Un des nombreux exemples de méthodes trompeuses est de mener les transactions par messages privés, sur des canaux de discussion privés ou via des appels téléphoniques, afin que les ventes illégales ne puissent pas être détectées.  

Cette recherche montre ce que nous pensons être la partie émergée de l’iceberg. Elle n’expose probablement qu'une partie infime du trafic de chiots ayant lieu sur les plateformes de Meta, révélant un commerce florissant.