10 millions de chiens et chats sont abattus pour leur viande, chaque année en Asie du Sud-Est
Un nouveau rapport du réseau QUATRE PATTES dénonce commerce florissant malgré de graves risques sanitaires
Paris, le 12 février 2020 – Les résultats des enquêtes du réseau QUATRE PATTES dévoilent une situation très inquiétante : au Vietnam, au Cambodge et en Indonésie, près de 10 millions de chiens et de chats seraient brutalement abattus, chaque année. Si la consommation de viande de chien et de chat n'est pas illégale, la manière dont les animaux sont capturés et abattus l'est bien. Les animaux de compagnie sont volés à leurs propriétaires pour être noyés, pendus, brûlés vifs ou poignardés. Les risques sanitaires liés à ce commerce sont très graves car il favorise la propagations de maladies mortelles transmissibles à l'homme, telle que la rage ou plus récemment, le coronavirus.
La viande de chien et de chat est servie dans les restaurants et vendue sur les marchés dont les clients sont principalement des locaux, mais parfois des touristes, provenant notamment de Chine et de Corée du Sud.
Une forte demande de viande de chien et de chat au Vietnam
Selon les enquêtes du réseau QUATRE PATTES, près de 5 millions de chiens et un million de chats seraient abattus pour leur viande chaque année au Vietnam. Le kilo de viande de chien serait vendu entre 6 et 9 euros. La viande de chat est vendue jusqu'à 11 euros le kilo – celle d'un chat noir, même jusqu'à 20 euros. Les hommes vietnamiens sont les principaux consommateurs de viande de chien et de chat. C’est en effet parmi la population masculine que circule la croyance erronée que cette viande aurait des vertus médicinales. La demande est particulièrement élevée dans le nord du pays. L'étude du réseau QUATRE PATTES démontre que 60 % des habitants d’Hanoï, la capitale vietnamienne, ont mangé de la viande de chien au moins une fois dans leur vie. Cependant, 44 % des personnes interrogées à Hanoï déclarent avoir l’intention de se passer de la viande de chien à l'avenir. Les commerçants de viande de chien et de chat volent régulièrement des animaux de compagnie et capturent des animaux errants dans le sud du pays. Ils les transportent ensuite à travers le pays, entassés dans de minuscules cages pendant plus de 18 heures, sans eau ni nourriture. Pour satisfaire la demande, des animaux sont également importés de Chine et du Laos. Au Vietnam, plusieurs affrontements (parfois mortels) ont été observés entre les propriétaires d'animaux de compagnie et les chasseurs de chiens et de chats.
Phnom Penh, capitale du Cambodge : point chaud du commerce de la viande de chien
Les recherches de QUATRE PATTES ont établi qu'environ trois millions de chiens sont tués et mangés chaque année au Cambodge. Parmi les animaux abattus, on trouve des animaux errants, mais aussi des animaux de compagnie volés ou vendus. Un chien vivant est vendu entre 1,80 et 2,70 euros le kilo, tandis qu'un kilo de viande de chien crue peut être vendu jusqu'à 3,60 euros. Un plat de viande de chien coûte moins d'un euro. Dans la seule capitale cambodgienne, Phnom Penh, le réseau QUATRE PATTES a recensé plus de 110 restaurants proposant de la viande de chien. Un grand nombre d'entre eux n'ont ouvert leurs portes qu’au cours des deux dernières années. Les commerçants au Cambodge pratique notamment la mise à mort par noyade dans des bassins d'eau spécialement conçus dans ce but, ce qui permet aux abattoirs de mettre quotidiennement plus d'une centaine de chiens à mort. Bien que le commerce soit florissant, la consommation de la viande de chien reste une pratique controversée parmi les habitants, surtout chez les plus jeunes.
Des chiens et chats torturés sur les marchés indonésiens
En Indonésie, les consommateurs de viande de chien et de chat sont minoritaires. Selon le rapport du réseau QUATRE PATTES, moins de 7% des Indonésiens consomment ce type de viande. Néanmoins, environ un million de chiens et des centaines de milliers de chats sont tués chaque année pour le commerce de la viande. La viande est particulièrement recherchée sur les îles de Java, de Sumatra et de Sulawesi. Sur les marchés dits " extrêmes " du nord de Sulawesi, très fréquentés par les touristes, les animaux sont vendus puis brûlés vifs sous les yeux des visiteurs. Un chien vivant vaut environ 13 euros. Un plat de viande de chien cuisiné, généralement sous forme de curry ou de soupe, coûte environ 1,30 euros.
La lutte du réseau QUATRE PATTES contre le commerce de la viande de chien et de chat
Afin d'en finir définitivement avec le commerce de la viande de chien et de chat en Asie du Sud-Est, le réseau QUATRE PATTES a lancé une campagne internationale. Grâce à un travail de sensibilisation avec les autorités responsables et les offices de tourisme, les gouvernements sont encouragées à adopter des lois strictes de protection des animaux interdisant la capture, l'abattage et la consommation de viande de chien et de chat. De plus, le réseau QUATRE PATTES soutient les organisations locales de protection des animaux et les communes avec des programmes de gestion de la population des animaux en accord avec le bien-être animal. Le réseau QUATRE PATTES est également partenaire des coalitions pour le bien-être animal DMFI (Dog Meat Free Indonesia) et l’ACPA (Asia Canine Protection Alliance), qui s’engagent contre ce commerce en Asie du Sud-Est. Le réseau QUATRE PATTES a lancé une pétition contre le commerce de la viande de chien et de chat qui a recueilli plus de 2 millions de signatures dans le monde entier.