Un ours dans un sanctuaire

FAQ Reconnaître un sanctuaire qui respecte les animaux

Les signes révélateurs d’un sanctuaire qui priorise le bien-être animal

10.1.2024

Les sanctuaires et centres de soins pour animaux sauvages jouent un rôle essentiel dans le sauvetage et la préservation des espèces. Ils offrent un foyer temporaire ou permanent aux animaux dans le besoin et sensibilisent le public à la cause animale : les visiteurs des sanctuaires peuvent y découvrir les animaux résidents et leurs besoins spécifiques, mais aussi leur sauvetage et les terribles épreuves qu’ils ont traversées. C’est également une chance de les éduquer à la fois sur le bien-être des animaux et la préservation des espèces menacées.

De nombreux sanctuaires et refuges pour animaux sauvages se vantent de faire du bien-être animal une priorité, et de contribuer à la sauvegarde de l’espèce, c’est pourtant loin d’être le cas pour toutes les structures. Ces prétendus sanctuaires n’ont pas toujours les ressources ou l’expertise nécessaire pour offrir un environnement, une alimentation ou des soins vétérinaires adaptés aux animaux sauvages qu’ils recueillent. Pire encore, certaines profitent de leur statut de sanctuaire pour élever et commercialiser ces animaux, parfois de manière illégale. D'autres encore, privilégient le divertissement et le profit des humains au détriment du bien-être des animaux. 

Il est donc important d'être attentif à leur mode de fonctionnement, afin de privilégier et soutenir ceux qui contribuent véritablement au bien-être des animaux et à la préservation des espèces. Il existe quelques indicateurs à garder en tête lorsqu'on essaie d'évaluer la légitimité d'un sanctuaire.

Le bien-être des animaux : une priorité

Dans un sanctuaire pour animaux sauvages, le bien-être des animaux doit être la priorité absolue. Les animaux doivent être accueillis dans un environnement adapté à leur espèce, en accord avec le modèle des 5 domaines. Leur habitat doit être conçu de manière à imiter au mieux leur environnement naturel, les animaux doivent avoir la possibilité de s’isoler de leurs congénères mais aussi ne pas être constamment exposés à la vue des visiteurs.

Les locaux du sanctuaire et les habitats doivent être sécurisés et régulièrement entretenus afin d'éviter que les animaux ne se blessent ou ne s'échappent. Des protocoles de quarantaine et d'isolement doivent être mis en place pour les nouveaux animaux rescapés et les individus malades ou blessés, afin de protéger l’animal concerné mais aussi les autres résidents. Le sanctuaire doit avoir connaissance de sa capacité d’accueil maximale, le surnombre et le manque de ressources nuit gravement au bien-être des animaux. L’équipe vétérinaire du sanctuaire doit régulièrement réaliser des bilans de santé des animaux et être en mesure d'effectuer des soins vétérinaires préventifs et d'urgence. Le personnel du sanctuaire doit suivre des formations de manière régulière afin d'être en mesure d'identifier les indicateurs de bien-être des espèces dont il s'occupe.

Les interactions des animaux avec les humains doivent être strictement limitées aux soins et à la création d’un lien de confiance avec les soigneuses et soigneurs. Les animaux ne doivent pas être forcés d'adopter des comportements non naturels à des fins de divertissement, notamment : les démonstrations de nourrissage, le nourrissage des animaux par les visiteurs, ou tout contact direct avec les animaux.  L'euthanasie éthique doit être incluse dans les politiques de bien-être du sanctuaire.

Transparence et rigueur

Un sanctuaire légitime doit être géré comme une association à but non lucratif, disposer d'une documentation complète et d'un système d'archivage, et faire preuve de transparence en ce qui concerne ses processus de collecte de fonds. Les sanctuaires doivent détenir les autorisations légales nécessaires, telles que les licences d'exploitation, les permis de détention d'animaux, les permis de construire, les permis d'élimination des déchets, les licences d'emploi, etc. Un sanctuaire doit maintenir et mettre à jour régulièrement ses politiques et ses normes, et le personnel doit être en mesure de répondre aux questions concernant les pratiques du sanctuaire. Les sanctuaires doivent se tenir au courant des normes d'élevage internationalement reconnues et fondées sur la science pour chaque espèce animale qu'ils détiennent et, si les ressources le permettent, demander l'adhésion ou l'accréditation d'organisations réputées telles que l’European Alliance of Rescue centres and Sanctuaries ou EARS (Alliance européenne des centres de secours et des sanctuaires) ou la Global Federation of Animal Sanctuaries ou GFAS (Fédération mondiale des sanctuaires d'animaux). Le sanctuaire doit tenir et mettre régulièrement à jour des registres de ses animaux, y compris ceux qui ont été transférés dans d'autres structures, relâchés dans la nature ou décédés. Les animaux du sanctuaire doivent être identifiés individuellement au moyen d'une puce électronique ou d'autres méthodes adaptées et respectueuses du bien-être des animaux.

Contre la reproduction d’espèces sauvages

Les sanctuaires ne doivent pas encourager ni pratiquer la reproduction d’animaux sauvages, des exceptions peuvent se faire dans le cadre d’un programme scientifique de réintroduction ou de repeuplement à l’état sauvage. En dehors des programmes officiels de reproduction à des fins de conservation et/ou des projets de réhabilitation, les animaux arrivant dans un sanctuaire doivent être stérilisés, de manière à protéger au mieux leur bien-être. Les petits nés d'animaux gestants à leur arrivée au sanctuaire doivent rester avec leur mère, sauf si le bien-être des petits ou de la mère est menacé. La reproduction ne doit être envisagée qu'en dernier recours et doit suivre des protocoles stricts spécifiques à l'espèce, afin de garantir la bonne santé de l'animal et de minimiser autant que possible, un impact psychologique négatif.

Une solution adaptée à chaque animal

L’existence même des sanctuaires pour animaux sauvages ne devrait servir qu’à aider les animaux dans le besoin, et non pour le divertissement et/ou le profit. Les seuls animaux résidant au sein des sanctuaires devraient être ceux qui ne peuvent pas être réhabilités dans la nature. Ils doivent être acquis en respectant la législation internationale et nationale, et le sanctuaire ne doit pas payer ou être payé pour prendre l'animal en charge. Les animaux ne doivent pas être transférés, sauf pour leur assurer une meilleure qualité de vie ou pour maintenir la capacité d’accueil de la structure sans négliger leur bien-être. Les refuges doivent être en mesure de fournir un environnement adapté à l'animal tout au long de sa vie et ne devraient jamais participer au commerce d'animaux vivants ou de leurs parties. Les animaux morts doivent être éliminés conformément à la législation nationale et/ou régionale. Si un animal peut être réhabilité dans la nature, les sanctuaires doivent en faire une priorité, éventuellement via un transfert vers un programme de réhabilitation.

Un rôle important auprès du public

Si les sanctuaires peuvent jouer un rôle important en matière d'éducation et de sensibilisation, le rôle du public ne doit jamais être placé au-dessus du bien-être des animaux. L'objectif d'un sanctuaire n'est pas de divertir le public. Le sanctuaire doit maintenir une distance entre les animaux et les visiteurs. Il ne doit pas offrir d’interactions avec les animaux, car cela peut nuire à leur bien-être et encourager des comportements non-souhaités. Les structures accueillant des animaux dans le cadre de programmes de réintroduction/réhabilitation doivent mettre en place des systèmes visant à limiter les interactions avec le public et les soigneurs. Les informations sur l’environnement des animaux doivent être répertoriés en détail et mis à jour régulièrement. Si les ressources le permettent, le sanctuaire doit participer à des études scientifiques menées par des institutions agréées. Le personnel, rigoureusement formé sur les espèces détenues au sein du sanctuaire, doit être en mesure de répondre aux questions du public avec des informations précises.

Santé et sécurité

La santé et la sécurité des hommes et des animaux doivent être une priorité pour les sanctuaires. Equipements, matériel médical et dispositifs de sécurité, doivent être disponibles en cas d'urgence, pour les animaux comme pour les humains. Le personnel du sanctuaire doit être formé à l'utilisation de l'équipement disponible. Des plans d’urgence doivent être mis en place en cas d'évacuation des visiteurs, des membres du personnel et/ou des animaux, par exemple en raison de la fuite d'un animal.

Impact environnemental

Un sanctuaire doit être conscient de son impact sur l'environnement et le climat et mettre en œuvre des politiques visant à minimiser ces effets. 

Bon à savoir

Les décès d'animaux au sein de sanctuaires n’est pas forcément un signe de mauvaises pratiques. Souvent sauvés de conditions déplorables, les animaux arrivent parfois déjà malades ou souffrent de problèmes de santé sur le long terme lorsqu'ils arrivent au sanctuaire. Par conséquent, il n’est pas rare qu’ils décèdent à la suite de ces complications. En outre, les sanctuaires qui comptent un grand nombre d'animaux âgés peuvent avoir des périodes où les décès sont plus fréquents. La tenue de registres, des inspections vétérinaires régulières et la transparence sur les conditions de vie des animaux sont des indicateurs positifs.

Les sanctuaires du réseau QUATRE PATTES

Actuellement, le réseau QUATRE PATTES gère 11 sanctuaires et projets partenaires pour les ours, les grands félins et d'autres espèces d'animaux sauvages sauvés en Europe, en Jordanie, au Vietnam et en Afrique du Sud.

Deux ours au sanctuaire Arosa

Les sanctuaires et projets du réseau QUATRE PATTES


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